3 questions à Stéphane Bujadoux (à suivre au quotidien sur son Facebook), pour résumer son intense actualité, entre rencontres, chute, émerveillements et retrouvailles avec d’autres SunTrippers.
Ces derniers jours ont été intenses pour toi, peux-tu nous faire un résumé de ton itinéraire et des imprévus ?
Arrivé au sud de la Pologne, dans les Basses Carpates, j’ai commencé à hésiter : j’avais prévu de passer par Slovaquie et Hongrie pour entrer en Roumanie. Je voulais passer par Cluj-Napoca , au Nord, parce que la ville est jumelée avec Dijon où j’habite. Mais Patrice et Jean-Louis bifurquaient vers l’Ukraine. J’étais tenté de les suivre et de rouler avec eux. J’ai quand même gardé le cap sur Cluj-Napoca. J’entre en Slovaquie, grâce au passeport vaccinal, puis je passe en Hongrie. Et là, pas de chance, un nid de poule tapi sournoisement dans l’ombre d’un arbre se jette sur la roue avant. Chute. Un peu sonné, je dois d’abord remettre le vélo en état. Puis je m’occupe du cycliste: le coude et la fesse ont mangé le bitume, ou plutôt le contraire! Il faut trouver où me faire recoudre. L’hôpital de la ville la plus proche me refuse ce service. Le prochain hôpital sera fermé quand j’arriverai.
Résigné, je continue ma route et j’entre en Roumanie.
Les 2 jours qui vont suivre, je perds le moral, plus la force de pédaler, moins de plaisir le long de la route. Puis je remonte la pente, peu à peu, d’abord grâce à la famille chaleureuse qui tient le camping Transylvania à Dej. Et râce au message de Sophie et Jérémy qui m’invitent à les rejoindre à Alta iulia. Nous passons mm6une excellente journée en leur compagnie, à découvrir le riche patrimoine d’Alta Iulia. Et puis le soir, l’arrivée de Didier, Patrice et Jean-Louis achève de restaurer bien-être et sérénité. Avec Sophie et Jérémy, j’ai retrouvé le sens de ce voyage dans la rencontre et le partage… Ils sont assurément de » belles personnes ». Avec Patrice et Jean-Louis, le partage se vivra au quotidien.
Peux-tu nous parler de ta rencontre avec la Roumanie ?
Dès les premiers moments sur le sol roumain, on se sent accueilli. Ici, invitation à partager un verre, et tant pis si on n’a pas de langue commune, on se débrouille avec des gestes. On rigole. Et puis on découvre qu’on a des mots communs : bicicleta solar, carta, farmacia, drogheria… Et oui, le roumain est une langue latine. Puis on rencontre dans les villes des Roumains qui s’adressent à vous en français parfait. Et là, on est stupéfait, ému même d’entendre notre langue . Chacun s’excuse d’avoir oublié à cause du manque de pratique, ils ont appris à l’école, il y a des décennies, mais en fait. Ils le parlent toujours très bien! Les échanges alors peuvent être beaucoup plus riches, mais toujours emprunts d’une affection pour ce français qui a fait des milliers de km pour venir voir leur pays.
Ce parcours européen était-il selon toi digne d’un grand Sun Trip ?
Ah oui, tout à fait, je me disais d’ailleurs en roulant que c’est très riche, et peut-être plus par les nombreuses rencontres qu’une traversée du Kazakhstan (mais comme je n’y ai pas goûté, ce n’est qu’une supposition)
Sans conteste, c’est une belle aventure , de celles qui marquent, qui laissent des traces…
