JOUR 48 <-> JOUR 46
Jusqu’à l’arrivée du dernier aventurier du Sun Trip 2024 nous vous proposerons une série d’articles pour vous donner des nouvelles des arrivants et évoquer leur retour à la vie normale. Voilà un premier article avec quelques nouvelles de Luciano Trumpler, Vincent Gallego, Richard Defay et Kilian Weigand.
Luciano Trumpler
« Je n’ai pas encore tout à fait repris une vie normale ; j’ai encore des vacances jusqu’au 16 juin. Je me sens vraiment bien après l’aventure. Mes jambes me faisaient très mal ces derniers jours, mais elles se remettent bien. J’ai maintenant le temps de réparer mon vélo. J’ai beaucoup appris au cours de ce voyage, et je dois donc faire quelques modifications pour améliorer mon vélo pour les longs voyages. J’aurai le temps de le faire plus tard. Pour l’instant, je me contente de le réparer, et je prévois de l’utiliser quotidiennement cet été pour le travail (bien sûr, sans la remorque). J’organiserai également quelques voyages à vélo avec la famille pendant les week-ends ou les petites vacances. J’espère que tout se passe bien avec votre femme et les bébés. Je vous souhaite le meilleur et j’espère que nous nous reverrons bientôt ».
Vincent Gallego
« Un bon blues post SunTrip ! L’impression d’être décalé et surtout une immense envie de repartir voyager en itinérance à vélo !
Mais les petits enfants vont rapidement combler le vide laissé par cette superbe expérience »
Richard Defay
« Ca commence par la capitulation du corps affaibli qui en quelques jours soumet l’esprit joyeux qui se croyais Roi. !Juste après vient la déception intense de laisser filer les copains le 8 mai au matin.! Promettre… On se retrouve à Chambéry!
Accepter ce chagrin – nécessité fait loi – puis une fois seul organiser le retour. Le sien et celui du vélo.
La clé glisse, ouvre la porte. Cruel miroir, j’ai pris dix ans. La balance confirme, impitoyable, le verdict posé au Maroc. Je pleure comme un gosse assis dans le bac à douche.
Surtout dormir. Dès que possible manger.
Les retrouvailles ponctuent les premiers jours. Joyeuses assurément. Famille, alliée, amis tous soulagés; celles avec les lieux familiers, les objets opèrent de leurs côtés et rassurent.
Pour le jeu, on me rappelle mes peurs avouées avant le départ et beaucoup me paraissent étrangères. Avoir changé aussi vite…
Dire la fatigue. Les décors. Les abris. Les distances. Les contrastes. Montrer presque gêné quelques photos – les autres- celles qu’on n’a pas postées pendant.!Des « à dire » bien sur. Beaucoup. Pas trop difficile ça.
Mais les émotions. En rendre compte. Les traduire. Les partager n’est pas si simple. Celles du « être à soi », du « être à ce qu’on fait ». Celles des matins. Celles des paysages qui entrent en soi. Celles de la rencontre, autant attendue que redoutée, des racines de son désir d’être sur la route, hier, demain, après demain. Celles procurées par le lent et régulier éloignement. Celles de monter sur un bateau en vélo…
Comment dire fidèlement quelques une de ces sensations? Que dire des jours sans pourquoi mais aux nombreux comment? De ces situations qui mobilisent la débrouillardise, requièrent la lucidité? Comment se dit cette fierté# que l’on souhaite silencieuse? Pas tout de suite peut-être. Laisser venir. Ou pas.
Les premières nuits après le retour je suis encore sur la route, souvent au Maroc il me semble. Puis cela se dissipe peu à peu. Dommage. Logique.
Maintenant le vélo récupéré est démonté. Quelques menus soins et il sera fringuant. Prêt pour l’été qui n’est pas si loin.!Pendant ce temps les camarades progressent, atteignent l’Europe puis entrent en France.
23 mai. Honorer la promesse. Fermer la boucle. Partager les améliorations nécessaires ou souhaitées des engins respectifs. Rêver de Samarkand. Vincent est presque déjà prêt. Bertrand négociera. On demandera à Luciano. Puis dire merci. Plusieurs fois. Au revoir aussi.
Constater le calme à l’intérieur de soi le lendemain.!L’âme en paix, la reprise du travail est simple. Les heures s’enchainent. Les soirs mon esprit vagabonde et gambade à sa guise agrandi par l’expérience acquise. Trier les photos. En sélectionner quelques unes pour le « mur-photo » de la cuisine…Déjà je sais que l’une d’entre elles s’impose, évidente!
J’en profite pour remercier Florian inventeur de cette formule Sun Trip qui agrandit la vie, remercier Youssef dont l’action et le courage m’impressionnent et Paul pour sa généreuse disponibilité ».
Kilian Weigand
« Nous avons eu un excellent retour en Allemagne. Nous avons rendu visite à l’un de mes sponsors, Fahrwerker, et nous avons parlé de notre expérience avec leurs freins et nous avons mis la main sur leur tout nouveau modèle 2024. Samedi et dimanche, nous avons fêté notre arrivée et mon anniversaire. C’était sympa de revoir enfin tous mes amis et ma famille. Le mardi, je suis retourné au travail et j’ai vendu et réparé des vélos (pas de Solarbikes). Je m’ennuie déjà de me réveiller chaque jour dans un endroit différent et de voir de nouveaux paysages. Au moins, le temps en Allemagne est meilleur que pendant le SunTrip. Voyons quelle sera la prochaine aventure pour moi, mais une chose est sûre : je veux repartir dans le vaste monde et l’explorer ! »