JOUR 28 <-> JOUR 26
Prenons aujourd’hui le fil de l’histoire en sens montant des positions géographiques, pour faire état des joies et des galères de nos valeureux aventuriers solaires.
Commençons par noter que le jeune belge, Miguel Letor, a repris la route de l’aventure ce 8 mai. On aura plaisir à suivre son aventure décalée dans les prochaines semaines. Il est pour le moment encore au Portugal.
Les Tchèques Michael et Jiri ont connu une journée d’ascension lente, dans le col du Tizi N’Test. On peut penser qu’ils seront au sommet ce 9 mai au matin et à Taroudant plus tard dans la journée. A partir de là ils s’écarteront de l’itinéraire officiel du Sun Trip, pour se faciliter un peu leur chemin du retour, eux qui sont ralentis par de nombreux problèmes techniques.
Herman Segers remonte du Sahara marocain, il a du modifié un peu ses plans, une partie de l’itinéraire qu’il voulait faire n’étant pas goudronné. Son aventure dans le grand sud nous permet toutefois d’avoir un aperçu des routes du secteur : c’est le vide intégral !
Sur la route officielle du Sun Trip, le baroudeur français Vincent Lauga garde un bon rythme, malgré quelques pépins techniques et la chaleur qui écrase les participants actuellement. » Les problèmes électriques/ électroniques ne sont pas vraiment résolus. Je crains devoir continuer en mode « dégradé » (140W maxi pour 245W de panneaux ) pour rentrer. Mais c’est bon, je suis sur le retour, j’ai passé le point le plus au sud et fait plus de la moitié des kilomètres, il en reste moins de 3700, donc tout va bien. Les paysages sont impressionnants, désertiques mais cela devient difficile avec la chaleur. Petit essai dans le sable et enlisement direct, avec la chaîne ensablée aussi… nettoyage… je vais rester sur les routes qui sont assez bonnes »
100 km devant environ, Jean-Louis Mérelle souffre aussi beaucoup de la chaleur. Il communique un peu moins ces derniers temps. Il terminait sa journée à Tata. « Ce matin j’avançais vraiment pas, peut être ai-je trop roulé hier, peut être fait-il trop chaud, je suis vanné, je somnole au guidon ! Heureusement j’ai pu finir ma journée dans un logement sympa, une petite hutte en terre-paille. Demain sera un autre jour…« .
Deux checkpoints plus loin, à Boulmane Dades, c’est moins la fête pour le français Richard Defay. Le français est victime d’une infection alimentaire. Il a traîné cela sur plusieurs jours depuis Taroudant. Il n’est aujourd’hui plus en mesure de poursuivre l’aventure. La situation médicale semble sous contrôle. Richard se dit serein et a pris la journée pour organiser son son rapatriement.
« J’ai fait l’erreur de ne pas me reposer quand j’ai eu les premiers symptômes, pris par l’énergie du groupe. C’est comme ça, ça fait partie de l’aventre. Allongé ou assis à l’ombre j’ai l’impression d’avoir de l’énergie, mas rien ne passe toujours sauf du liquide frais. Je décolle de Marrakech demain vers midi. Mon vélo démonté est dans un camion pour la France. Je ferai en sorte d’être à Chambéry pour accueillir mes copains« .
Un grand bravo à lui pour son beau parcours sur les routes du Sun Trip 2024, ainsi que pour son parfait état d’esprit.
Ses trois compères du « groupe de Taroudant » ont donc continué leur chemin à trois. Vincent Gallego, Luciano Trumpler etBertrand Goudenhooft, sont passés par les splendides gorges de Todra puis ont escaladé un col de 2600 mètres d’altitude, pour quitter les grands espaces désertiques.
En pleine remontada, le suisse Vivien Dettwiler a atteint Boulmane Dades, en prenant le temps d’aller saluer Richard Defay, puis a pris la décision de poursuivre vers les fameuses gorges de Dades ! Il est le premier à faire ce choix et en fin de journée il pouvait atteindre le secteur le plus remarquable. Demain il aura par contre au programme une terrible piste qui va le mener en haute altitude. On espère que son vélo tiendra le choc. Bravo pour l’audace.
Beaucoup plus loin devant en Espagne, dans le monde des participants jouant la course du Sun Trip, Géry & Baudouin avaient commencé la journée en trombe, en reprenant du temps aux allemands, mais subitement la journée a mal tournée . Baudouin : « C’est après-midi, c’est casse et recasse. Géry plie le torque arm ( bras qui retient le stator du moteur): roue bloquée au milieu de Cordoue. Ensuite nos deux axes de la structure arrière explosé… c’est compliqué. On reste de bonne humeur. On perd l’avance gagnée sur les allemands ce matin. Plein de gens se sont arrêtés pour nous aider à résoudre. Ça c’est fou. Bref, journée difficile. »
Devant eux, avec environ 280 km d’avance, les allemands Kilian & Jonas sortent donc gagnants de cette journée. Encore 1300 km à faire jusqu’à Chambéry, pour le moment ils tiennent bien leur 3ème place et semblent avoir le sourire :