Homme discret par nature, Michel Bertet n’en est pas moins rapide. Aussi, après 40 jours d’aventure il pointe à la 5ème place challenge solaire. Participant de plusieurs Sun Trip régionaux par le passé, il vit ici son premier grand Sun Trip, visiblement bien préparé !
Actuellement au sud de Valence (Espagne), Michel devrait être dans 2 jours dans les pentes du fameux Pico Veleta (3360m).
Quelques questions pour mieux comprendre son aventure.
Est-ce que t’attendais à te retrouver 5ème du challenge solaire ? Te surprends-tu sur cette aventure ?
Je visais dès le début d’avoir le même rythme que Herman Segers. Mais il a plus d’expérience que moi, et j’ai beaucoup trop de bagages. Ce qui me surprend, c’est de n’avoir aucune blessure et aucune problème dans les Côtes qui s’apparentent à des sprints … d’endurance…
Comment gères-tu la solitude ?
Je ne me sens pas seul car je communique en permanence avec mo famille et mes amis et Herman et Ralf. Le seul moment de solitude, c’est la fin de journée, lorsqu’il faut trouver le camping où l’hôtel : c’est stressant mais on devient créatif et on est hyper motivé pour trouver. Dans le fond, j’adore ça et c’est incroyable que sa se termine presque toujours bien (seulement 2 campings sauvages merdiques).
Peux-tu nous décrire une journée type ?
Dans une journée type, je fait 220 km. Mais selon le soleil, sela varie de 170 à 250. C’est un jeu d’équilibre permanent entre vitesse-consomation et niveau batterie.
Il y a même un très grand nombre de paramètres à intégrer : niveau batterie en début de journée/ soleil / orientation du trajet/ obstacles à franchir/ courses à faire / poses repas si opportun/ etc..
je n’ai pas de panneau à déployer à l’arrêt, donc l’intérêt des poses est limité pour moi. Par contre mon panneau est orientable facilement donc je peux avoir une bonne captation en roulant : sauf avec soleil de face ou de dos, sauf quand il y a trop de vent empêchant d’incliner le panneau. Le stratégie adaptée à mon vélo consiste à charger en roulant et à faire peu de pose, et à rouler moins vite.
Le moment le plus difficile pour toi ?
Le plus difficile pour moi à été la montée de Passo Stelvio, mais je suis fautif car j’ai trop de bagages : plus de 30kg avec pièces de rechange, outillage, fringues, bouffe lyophilisée, tente & couchage, popote, etc : 10k de trop ! Aujourd’hui, peu après Valence, j’ai du affronter des pentes affichées à 17% : par 2 fois j’ai du porter les bagages en haut de la côte et ensuite monter la côte avec le vélo sans bagages. Autre moment compliqué, lors de notre rencontré avec Frédéric dans un petit village de Lithuanie, j’ai constaté qu’on venait de me voler la sacoche avec toutes les fringues : c’est pour cela que j’ai décidé de faire un détour au Decathlon de Vilnius. !
La meilleure partie ?
la meilleure partie à été Constanta-Passo Stevio, avec souvent hôtel commun avec d’autres participants (Ralf, Herman).
La partie ibérique, annoncée comme la plus dure par les leaders, te fait-elle peur ?
Le Pico Veleta me fait peur, donc il faut que je largue un maximum de bagages… Sinon, je souhaite un maximum de soleil et de chaleur.
Quel regard portes-tu sur l’Europe que tu sillonnes depuis 40 jours maintenant ?
Sur la première partie du voyage, l’Europe est une immense terre cultivée. Dans cette partie, le Danube est impressionnant par ses dimensions.Ensuite sur la 2ème partie jusqu’à aujourd’hui, ce sont des paysages de montagne où arides.Sinon, partout nos panneaux solaires suscitent des discussions dans toutes les langues, ainsi que des félicitations abondantes.
