Une contribution de Paul Baudry, SunTripper 2018, membre du bureau de l’association du Sun Trip, au sujet de la voiture solaire Lightyear One. N’hésitez pas à donner vos avis.
“La start up néérlandaise LightYear a dévoilé le 24 juin dernier son projet de Berline électro-solaire, LightYear One, annonçant une autonomie de 720 km. Le solaire appliqué au vélo, on connaît, c’est encombrant, mais ça fonctionne parfaitement. Qu’en est-il du solaire appliqué à l’automobile telle que nous l’utilisons actuellement, par exemple dans une configuration Berline comme la LightYearOne ?
Les deux caractéristiques clés qui permettent d’évaluer la part du solaire dans la traction du véhicule électrique sont d’une part la consommation unitaire, exprimée en Wh/km, et d’autre part la puissance installée en panneaux solaires, qui est déterminée par la surface déployéee de panneaux.
Et voici la comparaison des ordres de grandeur entre vélo et véhicule type Berline :
– alors que la consommation type du vélo électro-solaire sera d’environ 10Wh/km, celle de la voiture se situera autour de 100Wh/km, dans une configuration déjà performante. Avec une aérodynamique très optimisée et le choix de matériaux très légers, la LightYear One affiche une consommation très basse de 83 Wh/km. (Un véhicule électrique standard est plutôt autour de 200 Wh/km).
– les vélos solaires participant au suntrip sont limités à 2,5 m² de panneaux solaires, ce qui représente déjà 80 cm de large et plus de 3 mètres de longueur de panneaux. Ceci permet d’obtenir 500Wc au grand maximum (dans la réalité plutôt 450 à 470 Wc) . La LightYearOne présente 5m2 de panneaux, ce qui lui offre une puissance installée maximale de 1kWc.
Ces valeurs de puissance installée délivrent une production maximale quotidienne pour une journée ensoleillée de 2,5 kWh pour un vélo solaire, et de 5 kWh pour la LightYear One.
Avec ces valeurs, L’équilibre entre production solaire et consommation donne ainsi une autonomie de 250 km pour le vélo, et de 50 km pour la voiture. L’autonomie de 720 km de la LightYear One est donc apportée à plus de 90 % par la recharge sur le réseau électrique. Il s’agit donc bien d’un véhicule principalement électrique, avec une recharge solaire partielle.
Derrière ces chiffres, la part du solaire dans le fonctionnement effectif du véhicule dépendra de la fréquence d’utilisation du véhicule, de son lieu de parking, du mode de conduite,…
Réciproquement, n’oublions pas que le vélo solaire reste un vélo, qui fonctionne avec l’assistance électrique, mais aussi avec la puissance musculaire, qui contribue à la traction dans une proportion variant approximativement de 1/3 à 2/3 suivant les cyclistes et les conditions de route.
En conclusion, l’utilisation de panneaux photovoltaïques sur des voitures « normales » apporte une production solaire intéressante, mais qui reste limitée par rapport à la recharge électrique sur un mode d’utilisation routier. Mais en milieu urbain, avec des déplacements fractionnés et des distances limitées, la part de la traction solaire peut devenir prépondérante”.